Aperçu de Auto-immunité et maternité

Selon un récent sondage, plus du tiers des femmes avaient des craintes suffisamment importantes pour que cela retarde le moment de leur grossesse. Le fait de parler à votre professionnel de la santé dès les premières étapes de la planification d’une grossesse peut vous aider à dissiper vos craintes¹.

1. N. Thyssen, M. Geens, C. Jauquet, E. Van den Eeckhart.WoCBA Patient Survey Raw Data Questionnaire. 16 novembr 2017.

Au Canada, 60 % des femmes consultent un médecin avant de devenir enceintes. Cependant, en discutant avec un membre de votre équipe de soins de santé – que ce soit avec votre médecin de famille, votre rhumatologue, votre dermatologue, votre obstétricien-gynécologue ou votre sage-femme — dès le début de votre projet de grossesse, vous pourrez connaître les options qui s’offrent à vous avant de prendre des décisions¹.

Seulement 1 femme sur 2 atteinte de maladies rhumatismales juge avoir suffisamment d’information pour prendre une décision éclairée au sujet du traitement pendant la grossesse.

Certains agents antirhumatismaux ne doivent pas être pris pendant la grossesse, alors que d’autres seraient plus sûrs. Consultez votre professionnel de la santé spécialisé dans les maladies inflammatoires pour savoir si vous pouvez prendre votre médicament pendant votre grossesse. Pour assurer votre santé pendant la grossesse, vous devez bien maîtriser votre maladie. Cette maîtrise doit toutefois être obtenue et maintenue de façon sécuritaire.

Vous auriez probablement intérêt à noter chacune de vos questions pour ensuite les poser lors de votre prochain rendez-vous médical avec un membre de votre équipe de soins de santé. Exemples de questions à poser :

• Est-ce le bon moment de songer à devenir enceinte?
• Dois-je subir des tests de dépistage ou des tests prénataux en raison de mon trouble inflammatoire?
• Si je deviens enceinte, y aurait-il des risques pour moi ou pour mon bébé?
• Quels sont les risques que je transmette ma maladie inflammatoire à mon enfant?
• Pourrai-je poursuivre ma grossesse jusqu’à terme?
• Devrai-je modifier mon traitement pendant la grossesse et l’allaitement?
• Ma grossesse aggravera-t-elle ma maladie?

Il est important de vous préparer à une éventuelle poussée de la maladie pendant ou après la grossesse, de vous renseigner sur les options de traitement qu’il conviendrait alors d’adopter, qu’il s’agisse de modifier vos habitudes de vie si nécessaire (p. ex., modifier vos activités physiques, votre alimentation et vos habitudes de sommeil, gérer votre stress) et de discuter de vos besoins avec votre équipe de soins de santé et les proches qui vous appuieront^2,3.

2. Ostensen M et coll. Ann Rheum Dis 2006l63:1212-7.
3. van den Brandt S, et al. Arthritis Res Ther 2017;19:64/ doi:10.1186/s/13075-017-1269-1.

Vous aurez besoin du même suivi que toutes les autres femmes enceintes, mais vous devrez peut-être effectuer des visites supplémentaires, selon vos symptômes. Il est important de surveiller vos symptômes tout au long de la grossesse et de noter les changements qui pourraient survenir. Parlez toujours à votre médecin de tout changement dans vos symptômes, le cas échéant.

Si vous ou un membre de votre équipe de soins de santé estimez que vos symptômes s’aggravent, n’hésitez pas à communiquer immédiatement avec votre médecin.

Assurez-vous d’établir un plan avec votre équipe de soins pour assurer un accouchement sécuritaire. Cela comprend le type d’accouchement que vous désirez (p. ex., accouchement vaginal ou césarienne) et l’endroit où vous voulez accoucher (l’accouchement à domicile n’est pas toujours possible pour les grossesses à risque élevé). Assurez-vous d’avoir un plan de rechange et préparez-vous aux imprévus. L’accouchement ne se déroule pas toujours comme prévu.

Parlez de l’allaitement avec votre médecin et demandez-lui si vous pouvez allaitez pendant que vous prenez votre médicament actuel. Vous pourrez alors décider ensemble ce qui vous conviendra le mieux, à vous et à votre enfant.

On le sait,s’occuper d’un nouveau-né peut être très exigeant, surtout pour une personne atteinte d’une maladie inflammatoire chronique. Gérer vos symptômes tout en répondant aux besoins d’un nouveau-né pourrait augmenter votre fatigue. De plus, il faut envisager la possibilité que vous ayez une poussée de symptômes.

Demandez conseil aux membres de votre équipe de soins de santé ainsi que du soutien additionnel de la part des services sociaux, de votre physiothérapeute ou de votre ergothérapeute (qui pourra vous conseiller quant à la meilleure façon de tenir votre bébé quand vous le cajolez, l’habillez, le lavez et le nourrissez).

Les femmes atteintes de maladies rhumatismales présentent parfois une poussée de la maladie dans les semaines ou mois qui suivent la naissance, car le taux d’hormones revient à ce qu’il était avant la grossesse. Surveillez vos symptômes et parlez à votre professionnel de la santé si vous avez une poussée.

Parlez régulièrement à votre équipe de soins après la naissance de votre enfant pour passer en revue vos médicaments, la maîtrise de vos symptômes et votre bien-être mental. La période du post-partum peut être difficile, tant sur le plan physique qu’émotif. N’hésitez pas à demander de l’aide.

Si vous preniez un agent biologique pendant votre grossesse, demandez au médecin de votre enfant si le calendrier de vaccination pourrait être modifié, particulièrement le vaccin contre le rotavirus.

Si vous éprouvez des difficultés à concevoir un enfant, vous n’êtes pas seule. Les taux d’infertilité et de grossesses retardées sont plus élevés chez les femmes atteintes de maladies rhumatismales. Cela peut être dû à un certain nombre de facteurs, notamment un cycle menstruel irrégulier, une maladie non maîtrisée, une réduction du taux d’hormone antimüllérienne (un indicateur de la réserve ovarienne), l’utilisation de prednisolone et/ou d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), un dysfonctionnement de l’ovulation et l’endométriose.

Si vous avez des difficultés à concevoir un enfant et que vous envisagez de consulter un spécialiste de la fertilité, assurez-vous d’inclure les membres de votre équipe de soins dans vos discussions. Ils ont tous des rôles différents et importants à jouer pour vous aider à planifier votre famille.